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Среда, 22 Марта 2017 г. 08:25 + в цитатник

22 марта 2007 года Бриан Жубер стал чемпионом мира.

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" Comme si c''etait hier "

22/03/2017

Il y a dix ans jour pour jour, Brian Joubert montait sur le toit du monde `a Tokyo. Retour sur un sacre m'erit'e entre 'emotion et passion intactes.

Il 'etait 20 h 26 heure locale, ce 22 mars 2007, quand Brian Joubert grimpait sur la bo^ite. A sa droite le Japonais Takahashi, `a sa gauche le Suisse Lambiel. Sur la plus haute marche, il s'echait quelques larmes, se prenait la t^ete entre les mains, serrait tr`es fort l'or mondial. Il avait `a peine la force de chanter la Marseillaise mais tout son corps exultait. Le Poitevin, vingt-deux piges `a l''epoque, 'etait sacr'e champion du Monde, succ'edant ainsi `a Alain Giletti (1960) et Alain Calmat (1965). C'est ce soir-l`a, `a Tokyo, dans un M'etropolitan Gymnasium incandescent, sans rancoeur envers le bourreau de la star locale, au contraire, que Brian Joubert signait un pacte d'amour avec le pays du Soleil Levant. Dix ans plus tard, le Samoura"i n'a rien oubli'e de son entr'ee dans la l'egende du patinage.

Quels souvenirs gardez-vous de la soir'ee du 22 mars 2007 ?

« C'est comme si c''etait hier. Rien ne s'est effac'e. Mais au-del`a des 'emotions, du bruit, de la c'er'emonie protocolaire, des images qui se bousculent encore dans ma t^ete, je retiens un sentiment de pl'enitude. En 2007, j'avais tout gagn'e : les championnats du Monde et d'Europe, la finale du Grand Prix, le Troph'ee de France, le titre national et la Coupe de Russie. Il ne pouvait rien m'arriver. »

Or, un mois plus t^ot, le ciel avait failli vous tomber sur la t^ete…

« En f'evrier, ma lame avait transperc'e ma chaussure et entaill'e le pied. Je me voyais forfait. Mais c''etait mon ann'ee ! A Tokyo, je me suis battu contre les adversaires, mais aussi la douleur. La joie 'etait `a la hauteur du doute qui m'avait envahi. Le titre de champion du monde repr'esentait une pression en moins. J''etais soulag'e et fier `a la fois. Au Japon, ca ne pouvait pas mieux tomber. »

Depuis, les liens ind'efectibles vous unissent au Japon.

« J'y retourne deux `a trois fois par an pour des p'eriodes allant de deux semaines `a un mois. Je r'eponds `a des invitations pour des galas. J'aime la culture nippone et les gens qui me le rendent bien. Ce sont les Japonais qui m'ont surnomm'e le Samoura"i. R'ecemment, la t'el'e a fait un focus sur mon quadruple. J'ai stopp'e la comp'etition en 2015, c'est rigolo. »

Revenons `a 2007 et votre retour `a Poitiers. Que reste-t-il de la f^ete aux Ar`enes ?

« J''etais arriv'e en retard et des personnes n'avaient pu patienter davantage. Cela demeure malgr'e tout un grand moment, une soir'ee exceptionnelle parce que je ne m'y attendais pas du tout. Les Poitevins 'etaient touch'es, ils voulaient me dire toute leur affection. C'est le lendemain que la pression est retomb'ee brutalement. »

" J'ai pleur'e comme un gosse "C'est-`a-dire ?

« J'ai fait mon sac pour partir en tourn'ee avec l''equipe de France. J''etais seul `a la maison, j'ai pleur'e comme un gosse. J''etais en train de prendre conscience que j'avais `a peine vu mes proches, ma famille. C''etait brutal comme sensation. Heureusement, le coup de blues n'a pas dur'e tr`es longtemps. »

Que regard portez-vous sur la nouvelle g'en'eration ?

« Je suis bluff'e. Le niveau est incroyable. Je pensais que les meilleurs patineurs atteindraient les sommets autour de 2020. J'observe que les Japonais, Canadiens et Am'ericains, qui dominent la discipline, sont asiatiques ou d'origine asiatique. Ils sont petits et toniques, loin de mes standards. La place qui me convient le mieux maintenant, c'est sur le canap'e… »

Les jeux Olympiques sont-ils une tache sur votre remarquable palmar`es ?

« Bien s^ur. L'ann'ee avant le titre mondial, en 2006 `a Turin, j''etais programm'e pour ^etre champion olympique ou au moins m'edaill'e. J'ai commis des erreurs strat'egiques, mais ma principale erreur a 'et'e de ne pas profiter de la comp'etition. Je me suis pourri les Jeux tout seul. On ne refait pas l'histoire, c'est comme ca. »

Entretenez-vous toujours des relations avec Jean-Christophe Simon, votre coach `a Tokyo ?

« Absolument. Au mois de juillet, je vais lui envoyer plusieurs de mes 'el`eves en stage `a Pralognan. »

Quel est le r^ole le plus ingrat : patiner ou entra^iner ?

« Sans h'esitation, entra^iner. Derri`ere la barri`ere, on ne fait que subir. C'est infernal, le stress est multipli'e par dix. Mais, paradoxalement, je m''epanouis, je m'investi `a 100 %. J'aime transmettre, observer les progr`es des gamins. Je suis heureux comme ca. »

Quand retournez-vous au Japon ?

« Sans doute en juin, je ne peux pas m'en passer. »

Recueilli par Laurent B'en'eat